Le soutien de l’Union européenne au règlement FLEGT contribuera à déterminer l’orientation future de l’observation indépendante des forêts.
Le secteur forestier dans le bassin du Congo est extrêmement vulnérable face aux problèmes de gouvernance : l’exploitation illégale des forêts, qui accélère la destruction des forêts et menace les moyens de subsistance des populations locales, est très lucrative. En République centrafricaine et en République du Congo, les Accords de partenariat volontaires sur l’application des réglementations forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux (APV FLEGT) ont renforcé l’observation indépendante des forêts (OIF), en permettant à la société civile et aux communautés locales d’observer les activités d’abattage et d’en vérifier la légalité, en aidant les pouvoirs publics à mieux comprendre les menaces qui planent sur les forêts, et en aidant les populations qui dépendent des ressources forestières à faire valoir leurs droits et privilèges. L’OIF s’avérera également cruciale dans le cadre de la future réglementation contre la déforestation prévue au niveau de l’UE et ailleurs.
Alors que les APV FLEGT sont menacés (Forest Watch 268), les partenaires mis en avant dans cette lettre d’information démontrent qu’il est important de placer les populations au cœur des efforts déployés pour préserver la nature et renforcer la redevabilité. Ils évoquent également la possibilité d’intégrer, dans la démarche d’observation indépendante des forêts et des activités forestières, d’autres utilisations des terres et des écosystèmes qui y sont associés. Non seulement il importe de garantir la protection de ces ressources dans les politiques relatives au secteur forestier, mais leur préservation jouera aussi un rôle clé dans la réalisation des objectifs liés au climat et à la biodiversité. La société civile a toutefois encore beaucoup de difficultés à accéder aux fonds nécessaires pour exercer son rôle en matière d’OIF.
Les acteurs de terrain en sont convaincus : les APV FLEGT demeurent un investissement essentiel, quoiqu’à long terme, en faveur de la transparence, la participation et la redevabilité nécessaires pour faire évoluer de manière positive la gouvernance forestière. Ils permettent aussi de renforcer les capacités de la société civile d’observer ces changements. La Commission européenne devrait écouter les acteurs de terrain et confirmer sans équivoque son appui aux APV FLEGT en tant qu’initiative phare de l’UE contribuant à la lutte contre la déforestation et l’exploitation illégale des forêts.