La nuit du 6 décembre 2022 a vu l’adoption d’une loi européenne historique en faveur de la lutte contre la déforestation mondiale : le Règlement sur les produits « zéro déforestation » (EUDR).
Ce Règlement vise à empêcher les entreprises de vendre sur le marché européen de l’huile de palme, du soja, du bœuf, du caoutchouc, du café et d’autres marchandises liées à la déforestation. Les entreprises concernées devront fournir des déclarations prouvant qu’elles ont rempli leur devoir de vigilance et que leurs chaînes d’approvisionnement ne contribuent pas à la déforestation.
Il s’agit là d'une toute première dans l’Histoire.
Mais qu’est-ce que cela impliquera pour les pays producteurs ?
De quelle façon l’EUDR impactera les petits producteurs qui gagnent à peine de quoi survivre ? Qu’en est-il des Peuples autochtones qui sont les meilleurs défenseurs des forêts ? Quels impacts pour les organisations issues de la société civile qui sont en première ligne dans le lutte contre la déforestation ?
Enfin, qu’adviendra-t-il des accords commerciaux sur le bois conclus au titre des accords de partenariat volontaire (APV) signés entre l’Europe et bon nombre de pays à grande superficie forestière, et qui ont offert à la société civile un point d’appui indispensable pour influencer les lois et politiques relatives aux forêts dans les pays concernés ?
Les newsletters de Gouvernance Forestière publiées récemment ont donné la parole à nos partenaires d’Afrique de l’Ouest, du bassin du Congo et du Brésil pour partager leurs espoirs et leurs craintes en ce qui concerne l’EUDR. Nous poursuivons cette série avec des articles rédigés par nos partenaires vietnamiens et indonésiens.
Bien que leurs deux pays soient confrontés à des problématiques différentes en matière de protection des forêts, les auteurs font part d’inquiétudes étonnamment similaires au regard de l’impact du Règlement sur les petits producteurs, son élaboration unilatérale et ses impacts sur les APV de leurs pays avec l’UE.
Tous espèrent que certaines de ces craintes puissent être apaisées par la promesse contenue dans le Règlement précisant que « La Commission [européenne] doit développer une stratégie globale pour travailler avec les pays tiers. »
Nos partenaires continuent à signaler les problématiques liées à l’EUDR, mais une chose est sûre : tous sont favorables aux objectifs du Règlement et veulent que cela fonctionne.