Gouvernance forestière 3 - Avril 2021
22 avril 2021
Les organisations de la société civile (OSC) partenaires de Fern dans plusieurs pays forestiers tropicaux estiment que c’est en grande partie grâce au solide programme d’accords de partenariat volontaires sur l’application des réglementations forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux (APV FLEGT) qu’il a été possible d’arracher au secteur du bois, qui freinait des quatre fers, les améliorations de la gouvernance forestière de ces dix dernières années. La grande importance accordée dans le plan d’action FLEGT à la transparence et à l’ouverture des processus décisionnels, auxquels les OSC n’avaient pas accès par le passé, a permis d’apporter des changements et de prendre des mesures en faveur d’une plus grande redevabilité.
Mais au Ghana et au Libéria, les deux pays sujets de ce numéro, d’autres évolutions pertinentes pour les forêts ont été éclipsées par l’apparente perte d’intérêt de certains services de la Commission européenne pour les accords commerciaux APV juridiquement contraignants, ce qui fait craindre à la société civile que leurs efforts et leurs accomplissements ne soient menacés.
L’impatience face à la lente progression vers l’octroi de licences FLEGT est compréhensible, mais les OSC ont été décontenancées par les conclusions préliminaires du bilan de qualité du règlement FLEGT et le faible nombre de contributeurs, pour la plupart européens. Elles ont le sentiment que l’unique prise en compte de l’octroi ou non de licences, sans égard pour les avancées considérables réalisées dans l’application des lois et en matière de gouvernance au sein des pays producteurs de bois, ne peut que difficilement permettre de juger de l’utilité du programme.
Que certains au sein de la Commission envisagent une telle volte-face est un coup dur, et pas seulement pour la crédibilité de la Commission dans les pays forestiers tropicaux. Sans la structure du cadre juridique de FLEGT, les OSC s’inquiètent pour l’avenir de leurs forêts, leurs droits de participation à l’élaboration des politiques et leur capacité de lutter pour les droits fonciers des communautés locales. Il faut du temps pour opérer de véritables changements, et elles exhortent la Commission à permettre au programme FLEGT de continuer d’œuvrer pour les forêts.
Catégories: Forest governance, Illegal logging, Ghana, Liberia