
Fern ainsi que 15 ONG européennes œuvrant dans le domaine du climat, de l'environnement, de la justice sociale et du développement durable ont salué l’appui de l'Union européenne (UE) aux pays partenaires, à savoir les pays coopérant avec l'UE, dans le contexte de crise sanitaire.
La déclaration des ONG en soutien aux communautés locales, aux groupes vulnérables et à ceux qui sont en première ligne face à la pandémie dans les pays partenaires insiste pour que la réponse globale de l'UE renforce le Pacte vert. Elle appelle à la solidarité, la transparence, l'inclusivité et l'équité à toutes les étapes de la réponse européenne et souligne que les ONG partenaires des pays impactés sont prêtes à apporter leur aide.
Depuis le début de la pandémie, les dirigeants européens ont convenu d’une réponse globale de l'UE au COVID-19 ainsi que de plans de relance destinés à atténuer les impacts économiques, sociaux, et sanitaires de la crise dans les pays partenaires, ce qui constitue un engagement très positif. Un nombre croissant de parties prenantes, dont les ministres de l'environnement de l'UE et le Parlement européen, demandent aussi que cette initiative positive soit complétée par des mesures plus ciblées sur le climat et l'environnement.
Les liens entre destruction de l'environnement, empiètement humain sur l'habitat et maladies virales, ont été établis depuis des années. Par ailleurs, les forêts tropicales mondiales sont toujours plus impactées par l’accroissement de la superficie des terres vouées à l’agriculture, l’exploitation minière, ou encore au développement d’infrastructures. Ainsi, tout soutien de l'UE à la reprise dans les pays partenaires doit intégrer les questions climatiques et les objectifs en matière de biodiversité et de développement durable.
Comme l'ont indiqué les ONG européennes, les communautés locales et la société civile devraient également être étroitement associées à ces efforts. Cela permettra de garantir que les engagements se traduisent en actions concrètes, d’éviter les éventuelles redondances et d’améliorer la reddition de comptes.
Les partenaires de Fern sont prêts à offrir leur aide : ils peuvent fournir des conseils pratiques, partager leurs carnets d'adresses, relayer les informations aux communautés isolées et s’assurer que les personnes qui jouent un rôle crucial pour subvenir aux besoins du ménage soient pleinement impliquées tout au long de la crise.

Ces ONG partenaires disposent déjà de réseaux qui pourraient être mis à contribution et mènent des initiatives qui pourraient contribuer à la réponse au COVID. Par exemple, dans les quatre régions forestières de la République centrafricaine, un pays en situation de post conflit et fortement dépendant de l’aide internationale, les membres de la plateforme de la société civile Gestion durable des ressources naturelles et de l'environnement (GDRNE) s'appuient sur les liens existants avec les communautés autochtones et les communautés locales pour échanger non seulement des informations sur les consultations en cours relatives à l'Accord de Partenariat Volontaire, à la REDD+ et aux contributions déterminées au niveau national, mais aussi pour les sensibiliser sur la pandémie et les aider à la prévenir.
Au Libéria, la Foundation for Community Initiatives (FCI) et Sustainable Development Institute (SDI) travaillent actuellement avec une cinquantaine de communautés des comtés de Sinoe, Grand Bassa, Grand Gedeh, Margibi, Gbarpulo, Nimba, Lofa et Rivercess pour les informer et les appuyer face à la crise du COVID.
Au Cameroun, le Centre pour l'environnement et le développement (CED) a contacté 20 communautés rurales du sud du Dja et de l'Océan. On constate un élan semblable dans d’autres régions du monde.
Ces efforts vont de pair avec une gestion responsable et durable des ressources naturelles et la lutte contre l’exploitation illégale et non durable des produits forestiers. En République Démocratique du Congo, les organisations d’observation indépendante des forêts telles que l’Observatoire de la Gouvernance Forestière (OGF) et le Réseau des observateurs indépendants des ressources naturelles (RENOI) vont mener une campagne de sensibilisation sur le COVID dans les zones forestières à risque. Ils évalueront également I’impact du COVID sur les engagements en matière de gestion et de gouvernance forestières dans le cadre de l'Initiative pour la Forêt de l'Afrique centrale (CAFI). Dans tout le bassin du Congo, il existe de plus en plus de craintes que les forêts et les populations forestières soient en danger, du fait d’un manque de surveillance approprié, et ce malgré certaines initiatives en cours.
« L'ère post-COVID offre à l'UE et à ses pays partenaires l'occasion de repenser les profondes vulnérabilités sociales et économiques », a déclaré Christian Mounzéo de la Rencontre pour la Paix et les Droits de l'Homme (RPDH), en République du Congo. Par exemple, l'accès à un Internet de qualité et abordable et l’existence d’un espace civique adéquat dans les pays à faibles revenus ne doivent pas être un luxe mais une condition préalable à des solutions durables et efficaces à de telles crises.
Alors que la Commission prépare une nouvelle version de sa proposition de budget, retardée pour faire face aux conséquences économiques de la pandémie, les contributions de la société civile pourrait permettre de davantage rationaliser l'affectation de ressources importantes tout en permettant à cette dernière de surveiller l'impact sur les bénéficiaires ciblés. Si la réponse à cette pandémie allie les préoccupations environnementales et sociales au souci d’efficacité pratique, nous en tirerons tous un bénéfice.
Pour plus d'information, veuillez Marie-Ange Kalenga.
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